"Peut-on rire de tout ?" c'est à dire des juifs, des homos, des arabes, de Dieu ect... oui, mais pas avec tout le monde.
"Dieu a ri une fois, en créant le monde. Depuis, il s’en fout."
Philippe Geluck ce n'est pas de sa faute est de nationalité belge, ce qui au départ était déjà un handicap insurmontable. Si l'humoriste avait été français aurait-il pu sans risquer les ciseaux de la censure publier en septembre 2013, son livre "Peut-on rire de tout ?", c'est à dire des juifs, des homos, des arabes, de Dieu ect...
En sortant furtivement de la médiathèque du coin où j'ai déniché ce petit bouquin d'un peu plus de 150 pages écrit par Geluck, j'étais méfiant. Des fois qu'un flic de Valls rôderait par là ! Bon d'accord j'exagère, ou j'anticipe un peu selon votre vision de l'avenir sur la liberté d'expression en France. Heureux l'auteur belge qui réside en Belgique car il bénéficie de la protection de l'article 25 de la Constitution de son pays, ce qui pour autant ne le rend pas inattaquable tout comme la presse d'ailleurs.
C'est donc par principe et pour respecter la propriété intellectuelle de l'auteur, plutôt que par peur de représailles que j'ai utilisé dans cet article seulement quelques courts extraits de l'ouvrage de Geluck
En fait dans son livre sans doute critiquable sur le fond comme sur la forme, mais qui ne manque pas d'humour, Geluck cite Desproges qui à la question peut-on rire de tout avait répondu "oui mais pas avec tout le monde" pour ensuite développer l'argument à sa façon. Surtout que Desproges a préféré mourir plutôt que d'approfondir le sujet selon l'auteur.
Certains passages de ce livre seraient-ils condamnables par la justice française, vous jugerez par vous-même. Mais cela dépend aussi du nom de celui qui tient la plume me direz-vous et aussi de qui aurait intérêt à porter plainte, ou du nom du Ministre de l'Intérieur et des relations politiques de l'auteur. Mais qui a osé raturer cette phrase son mon autorisation !
1er exemple
"Peut-on rire de l'homosexualité ?" dans lequel Geluck fait semblant d'éviter les foudres de la loi sur l'homophobie en racontant cette petite histoire. N'oubliez pas que ce passage est logiquement isolé de son contexte. (Avertissement ! Il est encore temps de quitter cette page)
C'est l'histoire de trois pédés dans un jacuzzi. Ils bavardent tranquillement lorsque soudain ils aperçoivent une petite flaque de sperme flottant à la surface de l'eau. Alors, il y en a un qui dit : "Qui a pété ?"
Bon passons vite à autre chose ! (Je supplie la modération de m'accorder tout son indulgence et de ne pas censurer ce dérapage totalement indépendant de ma volonté)
2ème exemple
"Peut-on rire des juifs ?" et dans ce chapitre l'auteur souligne la difficulté de trouver la limite entre antisémitisme et plaisanterie. Cela dépend bien sûr de l'auteur de la "blague" et de sa réputation car évidement "s'il est lui-même rabbin" ça se passe très bien. "Mais si on dit d'eux qu'ils font preuve d'anti-nazisme primaire, qu'ils répugnent à pratiquer la Shoah l'élastique et que les enfants après l'école, doivent faire leurs devoirs de mémoire, alors ça va."
(Vous trouverez facilement le téléphone de la LICRA sur le net, il commence par 01)
3ème exemple
"Peut-on rire des musulmans ?" et là j'avoue avoir longtemps hésité sur le choix d'un passage, car si Geluck dit cruement les choses, il prend aussi quelques précautions de langage car entre le musulman non-croyant et l'autre fanatique de l'Islam, vous avez de la marge. Mais l'auteur admet qu'il est difficile de rire avec eux "disons que le musulman cultive plus volontier la pastèque ou les dattes que le sens de l'autodérision". D'ailleurs "Le musulman soft hésitera à se moquer de ses petits copains ou à quitter sa religion parce qu'il serait considéré comme un infidèle et encourrait du coup la peine capitale."
Voila, mais ces quelques lignes sont assurément nettement insuffisantes pour se faire une opinion assez précise sur le bouquin de Philippe Geluck. J'ai choisi à dessein trois exemples qui ont un rapport avec l'actualité et loin de moi la tentation d'essayer de percer la personnalité d'un humoriste que je connais assez peu finalement, j'ai assez de problème avec la mienne. L'humour est aussi un métier même si nous le pratiquons tous avec plus ou moins de réussite. L'objectif de l'amuseur public est de faire rire ou sourire et ce n'est pas le plus facile à réaliser, j'ai ri parfois. Dans son livre Geluck n'épargne personne, brouille sans cesse les pistes, navigue à vue entre caricature et lucidité. Mais il est bien certain que si vous êtres concernés par l'une de ses rubriques vous risquez surtout de rire jaune.
A la question, puis-je rire de l'auteur de ce livre, la réponse de l'intéressé est :
"Je ne vois pas l'intérêt".
par