Accompagner quelqu'un, ce n'est pas lui montrer le chemin qu'il faut suivre, mais aligner notre pas sur le sien.
" Accompagner quelqu'un, c'est se placer, ni devant, ni derrière, ni à sa place. C'est être à côté. "
Joseph Templier
Qu'il est donc difficile parfois d'apprécier la différence de l'autre, et de trouver la bonne distance entre deux individualités. Qu'il est donc difficile de comprendre que nos différences sont nos richesses, et qu'il ne faut pas sans arrêt vouloir niveler tout le monde. Lorsqu'on veut apporter aide et soutien à quelqu'un, l'important est de bien accepter cette différence inévitable d'individualité, et de la prendre comme fondement même de la relation, afin de ne pas oublier que l'on ne peut aider l'autre, qu'en acceptant d'abord, ce qu'il est, et la situation qui est la sienne, au moment où nous souhaitons faire un bout du chemin avec.
Accompagner quelqu'un, c'est être là pour qu'il s'appuie, pas pour brandir des panneaux de remise en norme, qui lui font ressentir une inadéquation par rapport à des attentes, qui ne sont pas les siennes... mais les nôtres.
Accompagner quelqu'un, ce n'est pas lui montrer le chemin qu'il faut suivre, c'est-à-dire celui que l'on suivrait nous, si l'on était à sa place... mais aligner notre pas sur le sien, et découvrir avec nos propres yeux, le chemin qui lui plait le plus à suivre, celui qui lui convient le mieux, celui qui le rend heureux. Et si ce chemin nous ravit nous aussi, que l'instant demeure gravé comme un jour de grande chance de vivre un moment de partage si intense.
Nous avons tous, très souvent du mal à trouver cette bonne distance, qui nous permet d'être là dans le respect de l'autre, ni devant pour éclairer et déblayer un chemin qu'il aurait peut-être aimé faire seul... ni derrière à la traîne, comme un boulet qui ralentit, ou comme un toutou suiveur qui ne fait part d'aucune réflexion personnelle ni suggestion... ni à sa place, comme un substitut d'implant crânien qui voudrait canaliser ses envies, ses besoins et ses pensées.
Non, il faut trouver cette bonne distance dans la relation, qui permet d'être soi complètement, tout en apportant à l'autre un miroir de compassion et de non-jugement. Pouvoir à la fois servir de guide, sans aliéner à une thèse ou à une émotion, en écoutant le désir de l'autre, en le comprenant, mais surtout en en tenant compte... Etre compagnon de route, sans chercher à être meneur d'itinéraire, ni à fermer les yeux sur les éléments du paysage qui nous déstabilisent ou nous rebutent... Etre là comme une sorte de double, qui révélerait à l'autre ses impressions, ses ressentis face aux situations rencontrées, sans jamais se montrer vindicatif, ni courroucé, ni indifférent.
Accompagner quelqu'un est une des plus gratifiantes actions qu'il nous soit donnée d'accomplir, de par cette non implication de notre jugement, tout en accordant la partie la plus généreuse de nous-mêmes : notre faculté d'être à l'écoute de l'autre sans en tirer aucune vanité personnelle. Etre là juste par cette envie de voir l'autre trouver ses propres marques, graver ses propres empreintes... Etre là pour partager la force supplémentaire que l'on a engrangée avant, et dont le surplus sera, de toute façon, perdu, si on ne le partage pas. La force ne diminue pas lorsqu'on la partage, au contraire, elle tend à se multiplier dans l'échange.
Une bougie ne perd rien de sa lumière en la communiquant à une autre, dit un sutra bouddhique.
Que celui qui a su garder sa bougie allumée, sache aider les autres à rallumer la leur...
Cela semble si naturel... de la part d'une bougie...
Et vous, votre lumière... que souhaitez-vous en faire ?...
Chez Laurence : www.justedesmotsquinousressemblent.com