Que cette démonstration de courage de tout un peuple puisse donner des idées à d’autres peuples aux libertés bafouées.
Tunisie :
Depuis déjà une semaine, le monde retient son souffle, rivé sur les réseaux sociaux. La révolte tunisienne « populaire » – au plus noble sens du terme – a su faire fuir son dictateur, grâce à son courage mais aussi grâce au plus puissant des outils de communication à ce jour: le web 2.0.
L’armée l’ayant laissé choir, n’étant soutenant que par la police,
« le mari de Leila » n’avait plus qu’à reconnaître les évidences.
Déjà son allocution dans la langue verbale de la rue avait pu donner des
indices que quelque chose avait changé. Mais plus fort encore, la
famille Trabelsi s’est vu directement attaquée et endeuillée par la mort
de son chef de clan, Imed Trabelsi, neveu de Leïla Ben Ali, poignardé
pendant ces jours troubles.
Joie, excitation, inquiétude en suivant les différents hashtags #sidibouzid, #tunisie ou #situation avec notamment ce tweet: « RT @Houeida: Passez SVP Envoyez nous du renfort à Dar Gammarth une bande armée se dirige vers nous »
Ainsi si la diaspora tunisienne, notamment en France, a pu soutenir et
rester en contact avec leurs familles restées au pays, ces moments de
libération alternant tour à tour moments d’angoisse et de bonheur, c’est
grâce à internet, ce même internet que certains vautours aimeraient
voir cadenasser.
Dans des états où la presse est muselée par le pouvoir en place, seul un
tel outil, bien maitrisé, peut renverser les pouvoirs et briser la
censure, accélérant – mais ne créant pas – les révolutions.
Inutile de chercher à contrôler le web, celui-ci n’est que le reflet de la société à l’échelle mondiale.
Et toutes celles et tous ceux qui tentent ou tenteraient de le filtrer se transforment alors en ennemi de la démocratie.
De même, les tribulations de Ben Ali vendredi soir s’envolant
pour un parcours sans destination précise aura agité la toile toute la
nuit. Tunisie – Escale à Malte – Atterrissage près de Paris
annoncé par Al Jazeera – puis démenti de Paris – retour en Sardaigne
pour du ravitaillement en kérosène et finalement l’Arabie Saoudite.
On imagine déjà, en pleine réunion de crise, Nicolas Sarkozy, entouré de
ses conseillers ignares et ambitieux, faisant tout pour recevoir Ben
Ali en prévoyant, ensuite, de se transformer en homme de paix pour
résoudre le conflit tunisien. C’était sans compter le sang froid de son
premier ministre qui – là encore imaginons – à très bien pu proposer sa
démission si le dictateur posait le pied sur le tarmac du Bourget.
Car ne nous voilons pas la face: si Fillon et Sarkozy sont du même
parti, leurs avis divergent sur tout ou presque. L’un étant la tête,
l’autre seulement les jambes.
Dehors, pendant ce temps-là, les journalistes interviewaient les
ressortissants tunisiens de France et les représentants des comités
tunisiens des droits de l’Homme. Mieux valait que l’Elysée n’accepte pas
Ben Ali, sinon…le Sarkozism lui-même aurait pu être en péril! Qui sait?
L’étincelle dans une poudrière…
L’auto-immolation de Mohamed Bouazizi, chômeur diplômé de l’enseignement
supérieur transformé en commerçant ambulant, en réaction à la saisie de
ses marchandises par la police locale aura ainsi fait le tour de la
planète, à commencer par les internautes des villes adjacentes.
Les téléphones portables de la jeunesse tunisienne alimentant le réseau
mondial de vidéo, de tweets, d’articles sur les blogs ou facebook auront
eu raison du couvre feu médiatique, court-circuitant même les médias
occidentaux. L’information vient d’internet, pas de BFM TV, où le
francophone moyen a pu découvrir une Rachida Dati cherchant à minimiser
les atrocités du régime tunisien tout en maintenant que Ben Ali est
encore président. Alors même que le premier ministre avait été proclamé
« président par interim »…
Côté France, le culot succède à l’ignominie.
Ainsi ce dimanche, après avoir proposé son aide sécuritaire au dictateur
Ben Ali, Michèle Alliot-Marie ministre des affaires étrangères ose dans
le torchon JDD: « La France est plus tenue à une certaine réserve ».
Faut-il rappeler à cette ministre de pacotille que proposer à un dictateur un coup de main pour calmer son peuple demeure déjà de l’ingérence?
Quant à son retournement de veste « l’aspiration des Tunisiens à
plus de démocratie et à plus de liberté ne pourra être satisfaite que si
des élections libres sont organisées dans les meilleurs délais »,
il n’est que l’apanage de cette classe politique française. souhaitant
cacher les vilaines poussières de la collaboration avec la Tunisie de
Ben Ali sous le tapis médiatique. Les médias amis du National Sarkozism
se chargeront de noyer le poisson… en dénichant de nouvelles polémiques.
Et le web 2.0 se souvient que Michèle Alliot-Marie avait pour lieu de villégiature…la Tunisie de Ben Ali.
Ainsi le week-end du nouvel An 2011 (sic!), MAM se trouvait à Tabarka. MAM avait « l’habitude
de passer ses vacances à Djerba, a délaissé cette fois le soleil et le
sable chaud de l’île des Lotophages pour les cimes enneigées du
nord-ouest. »
Une petite tonte, chère MAM?
Dans l’opposition, le web relaye que Ségolène Royal, auto-proclamée Nombril du Monde se propose pour observer les élections en Tunisie. « Mais non, je ne suis pas folle » pourrait-on lui répondre… Et dire que nous avons failli à voir « ça » en guise de président de la République. 2007 n’était qu’un choix entre la Peste ou le Choléra.
Finissons justement par les vidéos qui dérangent le National Sarkozism en place…
Eric Raoult avec François-Xavier de Calonne
envoyé par BerbereTV. – L'info internationale vidéo.
comme les images!
Bien plus que de la politique: de l’amitié entre les deux pourris.
Que dire pour conclure? Que cette démonstration de
courage de tout un peuple, proportionnelle à la situation économique,
politique et sociale dans lequel il a vécu durant 23 ans, puisse donner
des idées à d’autres peuples aux libertés bafouées. Une saine contagion pour le Yémen, l’Algérie ou le Maroc.
Preuve que Nicolas avait raison sur un seul point: « Ensemble tout est possible »… surtout armé avec le web 2.0, celui-là même qu’il veut museler avec son Loppsi 2.
Sur le site :http://www.cpolitic.com/cblog/
A lire aussi pour connaître toutes les magouilles de la famille du président Tunisien :