Les choses qui dépendent de nous sont par nature libres, sans empêchement, sans entraves
" Il y a des choses qui dépendent de nous; il y en a d'autres qui n'en dépendent pas. Ce qui dépend de nous, ce sont nos jugements, nos tendances, nos désirs, nos aversions : en un mot, toutes les œuvres qui nous appartiennent. Ce qui ne dépend pas de nous, c'est notre corps, c'est la richesse, la célébrité, le pouvoir ; en un mot, toutes les œuvres qui ne nous appartiennent pas.
Les choses qui dépendent de nous sont par nature libres, sans empêchement, sans entraves ; celles qui n'en dépendent pas, inconsistantes, serviles, capables d'être empêchées, étrangères.
Souviens-toi donc que si tu crois libre ce qui par nature est servile, et propre à toi ce qui t'est étranger,tu seras entravé, affligé, troublé, et tu t'en prendras aux dieux et aux hommes."
La belle philosophie se poursuit :
" Le maître d'un homme, c'est celui qui a la puissance sur ce que veut ou ne veut pas cet homme, pour le lui donner ou le lui ôter. Que celui donc qui veut être libre, n'ait ni attrait ni répulsion pour rien de ce qui dépend des autres; sinon il sera fatalement malheureux. "
" Quand une idée de plaisir se présente à ton esprit, garde-toi, comme pour les autres idées, de ne te point laisser par elle emporter. "
Epictète. Esclave libéré sous Néron, est également un brillant disciple de l'école stoïcienne. Comme le précise l'avant-propos de l'édition, "boiteux dès son jeune âge, serviteur d'un maître rude et brutal, ce sage eut la vie qu'il fallait pour magnifiquement illustrer sa doctrine. Comme son maître lui faisait un jour appliquer à la jambe un instrument de torture : "Tu vas la casser", lui dit en souriant Epictète. La jambe cassa, et le philosophe reprit : "Ne t'avais-je pas dit que tu allais la casser ? "