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13 octobre 2018

Le père de la prose combat revient avec un tout premier single qui rappelle que Claude M Barali n’a pas perdu sa verve lexicale!

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Porté disparu pendant dix ans, celui qui voulait que la vie d’autrui soit comme une poésie, Solaar, réapparait au coin de la rime avec pas moins de dix-neuf titres.
Embellie sur la météo du rap : le Solaar est revenu. Après dix années passées dans l’obscurité quasi complète, Claude MC, le pionnier de la prose-combat made in France, l’as de trèfle qui piquait nos coeurs, l’homme qui a semé le tempo du genre au début des années 90, a enfin mis en pratique l’un des refrains qui a fait son succès : Bouge de là !

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 Résultat, un nouvel album, baptisé Géopoétique, huitième d’une carrière volontairement interrompue pendant une décennie, 19 titres dans lesquels on retrouve la griffe du loustic : flow élastique, textes denses avec leur ration d’allitérations, humour pince sans rime, arrangements old school cette fois mâtinés de funk, d’électro ou de musique classique,  bref, tout ce qui a fait la crème Solaar. Retrouvailles.

 "Nous sommes là pour être des écrivains publics avec des micros, pas pour montrer nos gros bras".

Dix ans d’absence… Que s’est-il passé ?

MC Solaar : Au début, je m’étais dit que j’allais m’arrêter trois ou quatre ans. Je venais d’être père et j’avais envie d’en profiter. Et puis les années ont passé… Chaque mois de juin, quand je me retrouvais sur une terrasse de café, je me disais, un peu comme un cancre, « bon, tu n’as pas travaillé pendant cette année scolaire, mais l’an prochain tu t’y remets ! »  En fait, j’écrivais un titre par an, j’allais au studio une ou deux fois, j’essayais de me motiver mais ça ne suivait pas. J’avais pris d’autres habitudes de vie, je me baladais à pied dans la rue, de Saint Augustin à la Porte Maillot, des allers et retours à l’école de mes enfants, tous les voisins dans le secteur me connaissent à force, et je connais tout le monde.

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Le thème du titre, c’est plutôt voyage et poésie. J’ai évité les chansons d’actualité, d’abord parce qu’il y en a déjà beaucoup, mais surtout parce que je voulais une atmosphère de paix et de concorde. J’ai du mal à écrire sur une actualité douloureuse, je ne suis pas artiste de café théâtre ou chansonnier, et je ne me sens pas d’aller déposer à la Sacem une chanson qui parlerait des attentats… En rap, il y a beaucoup de mots, donc le risque est d’en dire trop. C’est plus facile en chanson, il y a un côté aquarelle.

Sur un des titres, vous rendez hommage à Gainsbourg. Un de vos pères spirituels ?

Plus qu’un hommage, j’avais envie de faire un truc un peu gainsbourien, à la manière de, en alexandrins. Ce que j’aimais chez lui, c’était son interprétation, la façon dont il incarnait ses textes. On peut dire qu’il a fait du rap avant tout le monde, même s’il appelait ça du talk over. A l’époque, quand j’écrivais une phrase comme « j’ai vu la concubine de l’hémoglobine », c’était sous son influence : le sentiment d’être droit et de parler au dessus de la musique. Beaucoup de rappeurs font du Gainsbourg sans le savoir.

Comme les variétés, le rap est devenu un genre populaire. Vous même, vous faites une différence entre les deux ?

Aujourd’hui, en 2017, je dirais que je fais de la chanson française. Ce qui fait la différence avec les variétés, c’est la force de la parole, des mots, un truc typiquement français, même si on peut en trouver un équivalent avec Bob Dylan ou Leonard Cohen. Le texte avec son épaisseur, peut être une musique à lui tout seul. Tu peux te tenir droit, immobile et chanter du Aznavour. Si tu chantes de la variété, tu tiens ton micro et tu te mets à danser, tu te sens obligé de surjouer.

Le rap aujourd’hui, vous le trouvez comment ?

Je vais faire l’ancien. Avant, dans le rap, il y avait quand même des choses à dire et à porter, par exemple pour faire avancer une cause. Depuis que ça s’est institutionnalisé, que c’est devenu mainstream, j’ai l’impression que les gens font du rap pour faire du rap.  Une partie des racines a disparu. Quand les premiers rappeurs ont débuté aux Etats Unis, c’était sous l’ère Carter-Reagan, dans des conditions difficiles, il y avait l’apartheid en Afrique du Sud, des émeutes raciales, ils avaient des trucs à exprimer, par exemple dire aux gamins qu’il fallait s’éduquer. Luther Campbell, un des fondateurs du 2 Live Crew, affirme que la même chanson revient tous les 25 ans. Un jour, en Afrique, quelqu’un m’a dit que rap signifiait réapprendre à parler. J’adhère à cette définition.

Philippe Barbot

En trois chansons, le décor est donc planté, MC Solaar restera Claude M'Barali, capable de passer du funk rock de « Frozen Fire », à l'émotion des « Mirabelles », peinture d'un village meurtri par la guerre, de l'hommage à l'un de ses maîtres, « Super Gainsbarre », aux sons africains de « Pili-pili » ou latinos de « Jane et Tarzan » et sa langue bien pendue. « Depuis petite, tite, la petite est une pépite, pas du genre qui s'la pête, parce qu'elle aura des pépètes », écrit-il à toute vitesse. Dix-neuf titres riches et éclectiques, où MC Solaar se montre plus libre que jamais. « Libère-toi du dogme et que ça saute », répète-t-il. MC Solaar n'a jamais été aussi libre qu'aujourd'hui.

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