Un composé de l’huile d’olive tue les cellules cancéreuses en moins d'une heure

Les données accumulées laissent à penser que l’huile d’olive, en particulier, serait bénéfique pour la santé : réduction des facteurs de risque de coronaropathie, prévention de plusieurs types de cancers, modification des réponses immunitaires, réduction des marqueurs de l’inflammation et diminution des déficits cognitifs liés à l’âge. C’est l’oléocanthal, composé antioxydant présent dans les huiles d’olive extra-vierges, qui joue ce rôle médicinal. Le composé n’est présent que si l’huile a été obtenue par extraction à froid (en dessous de 27 °C) et procure une sensation de piquant au fond de la gorge. Il a été récemment synthétisé et s’est avéré posséder les mêmes propriétés pharmacologiques que l’ibuprofène, médicament anti-inflammatoire (Beauchamp et al., 2005).

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Après avoir étudié ses effets sur les cellules cancéreuses (prostate, sein, pancréas) et non cancéreuses, in vitro, les chercheurs ont, non seulement, observé que les cellules cancéreuses mourraient mais, surtout, en un temps record. En règle générale, les cellules meurent en 16 à 24 heures alors qu’en présence de l’oléocanthal, les cellules malades meurent en moins d’une heure. Certaines cellules cancéreuses sont mortes en 30 minutes ! Comment est-ce possible ?

Les chercheurs émettent l’hypothèse que l’oléocanthal pénètre à l’intérieur des cellules cancéreuses et détruit les lysosomes, sortes de petits sacs internes qui accumulent les déchets cellulaires. Les lysosomes sont plus gros dans les cellules cancéreuses que dans les cellules saines mais sont surtout plus fragiles. L’oléocanthal endommage visiblement la membrane de ces « sacs » en inhibant une enzyme. C’est alors que les fonctions cellulaires commencent à faiblir et que la cellule malade finit par mourir. Les cellules saines, elles, demeurent intactes. Mission accomplie.

Si l’efficacité de l’oléocanthal était déjà connue des scientifiques, c’est bien la compréhension de son fonctionnement qui représente la plus grande avancée. En effet, sa capacité à cibler la stabilité de la membrane lysosomale représente une nouvelle approche de grande importance dans la manière de soigner le cancer. En effet, cette approche permettrait de provoquer la mort des cellules cancéreuses sans s’attaquer aux cellules saines, ce qui, pour le patient, serait une véritable avancée.

EXTRAI DE “NOTRE POISON QUOTIDIEN”

Des tests sur des souris mettent en evidence l’efficacité de certains legumes sur certains cancers.

Il faut cependant rester prudents dans nos conclusions. Si l’importance de l’alimentation est très largement sous évaluée en médecine moderne, l’huile d’olive ne peut pas être considérée comme un médicament miracle anti-cancer. En effet, l’étude porte exclusivement sur des cultures de cellules, bien éloignées de la complexité d’un organisme multicellulaire. De nombreux cancers ont une cause génétique ou externe qu’il n’est pas toujours possible d’éviter. De plus, selon l’un des chercheurs, dans une huile d’olive extra-vierge de haute qualité, l’oléocanthal est à une concentration d’environ 0,2 mg/ml. Si on transpose les quantités nécessaires à un sujet de 90 kg pour être réellement efficace, il devrait consommer 2,25 litres d’huile d’olive par jour pour avoir des résultats probants. Il est en revanche raisonnable de penser qu’une exposition normale continue et quotidienne à l’oléocanthal pourrait avoir un effet positif à long terme.

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Dans son documentaire « Notre poison quotidien », ARTE abordait déjà les vertus anti-cancers reconnues de certains aliments tels que l’ail, les choux de Bruxelles ou les canneberges. De quoi nous rendre encore plus attentifs à ce que nous mettons dans nos assiettes et pas simplement pour des questions écologiques !

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