Aux hommes je leur prouverais combien ils se trompent en pensant qu'ils cessent d'être amoureux en vieillissant,
Gabriel José de la Concordia García Márquez est un écrivain colombien né le 6 mars 1927 dans la municipalité d'Aracataca, un petit village situé dans les montagnes du Caraïbe Colombien. Romancier, novelliste mais également journaliste et activiste politique, il est devenu lauréat du prix Nobel de littérature en 1982. García Márquez, affectueusement connu sous le nom de « Gabo » en Amérique Latine, est un des auteurs les plus significatifs du XXe siècle.
Gabriel s'est retiré de la vie publique pour raison de santé : cancer lymphatique. A présent il semble que son cancer se soit aggravé. Il a envoyé une lettre d'adieu à ses amis et grâce à Internet elle peut à présent être diffusée. Ce court texte écrit par l'un des plus brillants latino-américains de ces derniers temps est vraiment émouvant.
" Si pour un moment Dieu pouvait oublier que je suis une marionnette de chiffon et me donner en cadeau une parcelle de vie, j'en profiterais le plus possible.
Je ne dirais probablement pas tout ce que je pense mais sûrement je penserais tout ce que je dis.
Je donnerais une valeur aux choses, non pas pour ce qu'elles représentent, mais plutôt pour ce qu'elles signifient.
Je dormirais peu, je rêverais davantage, sachant que pour chaque minutes pendant laquelle nous fermons les yeux nous perdons 60 secondes de lumière.
Je marcherai alors que les autres s'arrêtent ; je me réveillerais quand les autres s'endorment.
Si Dieu me faisait cadeau d'un petit peu de vie je m'habillerais simplement, je m'allongerais à plat ventre sur le sol mettant à nu non seulement mon corps mais aussi mon âme.
Aux hommes je leur prouverais combien ils se trompent en pensant qu'ils cessent d'être amoureux en vieillissant, sans savoir qu'ils vieillissent quand ils cessent d'être amoureux.
A un enfant je lui donnerais des ailes, mais je le laisserai apprendre à voler tout seul.
Aux vieux je leur apprendrais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais plutôt avec l'oubli.
J'ai tant appris de vous, les hommes... J'ai appris que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne sans savoir que le vrai bonheur est dans la minière de l'escalader. J'ai appris que lorsqu'un nouveau-né serre pour la première fois dans sa petite main le doigt de son père il le garde attrapé pour toujours.
Qu'un homme a seulement le droit d'en regarder un autre en bas quand il faut l'aider à se relever.
Il y a tant de choses que j'ai pu apprendre de vous ! Mais réellement peu me serviront parce que quand elles seront rangées dans cette valise malheureusement je serai en train de mourir.
Dis toujours ce que tu ressens et fais ce que tu penses.
Si je savais qu'aujourd'hui c'est la dernière fois que je te vois t'endormir je te serrerais fort dans mes bras et je prierais le Seigneur de pouvoir être le gardien de ton âme.
Si je savais que ce sont les dernières minutes que je te vois, je te dirais " je t'aime " et j'ignorerais, honteusement, que tu le sais déjà.
Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une autre opportunité de faire les choses bine ; mais si je me trompe et que ce jour-ci est le seul qui nous reste, j'aimerais te dire combien je t'aime et que je ne t'oublierai jamais.
Le lendemain n'est assuré pour personne, jeune ou vieux.
Aujourd'hui est peut-être la dernière fois que tu vois ceux que tu aimes. N'attends pas davantage, agis aujourd'hui parce que demain n'arrivera peut-être jamais et que sûrement tu regretteras un jour où tu n'as pas pris le temps d'un " sourire, d'une étreinte, d'un baiser " et où tu as été trop occupé pour leur adresser un ultime souhait.
Garde auprès de toi ceux que tu aimes ; dis leur à l'oreille que tu as besoin d'eux ; aime les et soigne-les bien ; prends le temps de leur dire " je comprends ", "pardonne moi ", " sil te plait ", " merci " et tous les autres mots d'amour que tu connais.
Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande au Seigneur la force et la sagesse de les exprimer.
Démontre à tes amis et êtres chers combien ils comptent pour toi. "
Le célèbre écrivain colombien Gabriel García Márquez nie avoir rédigé un
texte circulant sur le Net, dans lequel il disait "au revoir à la vie".
"La seule chose qui me préoccupe est que l’on croit que j’ai écrit un
texte aussi mauvais." L’écrivain colombien Gabriel García Márquez, prix
Nobel de littérature en 1982, a été obligé de rencontrer les
journalistes du quotidien El Tiempo, le plus important de Bogotá, pour
démentir avoir rédigé un testament en ligne. Intitulé La marionnette, le
texte, dans lequel celui qui se faisait passer pour l’auteur de Cent
ans de solitude expliquait qu’il était en train de mourir, a été publié
sur les sites de la quasi totalité des quotidiens latinos. Un dernier au
revoir online en quelque sorte. "Gabo", qui dirige l’hebdomadaire
Cambio, en a profité pour lancer le premier des trois tomes de ses
mémoires. L’auteur de ce faux testament en ligne serait un jeune
mexicain en mal de reconnaissance. Mais les journalistes colombiens
ont-ils rencontré le vrai Gabo ou un sosie ?