Est-ce que l'on peut rester psychologiquement équilibré, quand toute notre estime de nous-même dépend du jugement d'autrui ?
" Je comprends bien que mes
propos peuvent paraitre surprenants. Pourtant, je ne vais pas dire le
contraire de ce que je crois pour me conformer à la pensée unique."
Yann La Flèche
Il est plus aisé d'assumer ses avis et ses choix de vie quand on adopte ceux de la majorité : on s'y sent alors fort de l'aval du plus grand nombre, et les critiques comme les attaques sont bien plus faciles à parer... mais
si c'est la peur ou le manque de courage qui dictent l'adoption de ces
choix, peut-on jamais se convaincre qu'ils sont réellement bien les
nôtres et bien fondés ?...
Il n'est pas plus simple d'être ce
que l'on n'est pas pour ne pas indisposer les autres ou pour ne pas
avoir à affronter la désapprobation des autres, que d'être ce que l'on
est malgré l'incompréhension que l'on peut rencontrer et les sarcasmes
auxquels on peut s'exposer...
Il n'y a qu'une
façon de trouver son "équilibre" et sa "justice" intérieures : c'est en
acceptant de suivre son propre chemin, quelque soit le mode de transport
à emprunter et le prix qu'on doive payer...
On peut essayer par commodité de se soustraire à ce qu'intérieurement
on pense être son chemin de vérité, mais on se heurte inéluctablement, à
un moment ou à un autre, à une sensation de mal-être et de malaise qui
nous pousse à nous réorienter, ou bien à accepter de vivre comme un
handicapé avec comme un sentiment d'injustice et d'inutilité...
Si
on évolue dans un monde où l'on se ressent comme factice, asphyxiant et
usurpateur, immanquablement on finit par avoir du mal à trouver sa
respiration... un peu comme quand on n'arrive pas à déchiffrer une
partition : les notes y sont, mais le rythme manquant et bancal ôte
toute harmonie...
L'unisson première est d'être en accord avec soi, et de ne pas s'entêter à vouloir être autre que ce que l'on est.
Nous évoluons depuis un certain temps déjà, dans un monde où le "paraitre" domine largement sur "l'être".
On
oublie seulement, que pour que le verbe "paraitre" puisse nous faire
"exister", il nous faut le regard des autres, et que dès que l'on se
retrouve seul avec son âme et sa conscience, le paraitre disparait... au profit d'un "être" sans construction propre ni fondation solide pour s'ancrer dans une existence individuelle...
Est-ce que l'on vit sa vie pour les autres ou pour soi-même ?...
Est-ce que l'on peut rester psychologiquement équilibré, quand toute notre estime de nous-même dépend du jugement d'autrui ?...
Est-ce qu'on peut trouver un sens à sa vie quand celle-ci se fonde sur l'apparence des choses ?...
Est-ce un choix de liberté que de s'aliéner à la dictature de la pensée unique ?...
Nous vivons aussi dans un monde au devenir qui
devient de plus en plus incertain... et dans lequel notre mode de vie
actuel est fortement mis en péril devant les défis de demain...
Ceux qui font comme si cette donnée n'avait aucune importance, ou qui
continuent de fonctionner sur ces valeurs du "paraitre" et de "l'avoir",
intimement liées à la décadence spirituelle, peuvent bien railler cette
"naïveté" ou cette "inconscience" de penser que l'essentiel est
ailleurs... je ne me laisserai jamais convaincre par ces arguments-là...