Enrichissez plutôt votre corps de sensations, votre cœur d'impulsions et votre esprit de principes que votre vie d'objets.
Dans nos sociétés occidentales, nous ne savons plus vivre simplement, nous avons trop de biens matériels, trop de choix, trop de tentations, trop de désirs, trop de nourritures.
Nous gaspillons, détruisons tout. Nous utilisons des couverts, stylos, briquets, appareils photos jetables... dont la fabrication génère la pollution de l'eau, de l'air, et donc de la nature. Renoncez dès aujourd'hui à tout ce gâchis avant d'y être forcée demain.
Ce n'est qu'après avoir éliminé que de nouvelles perspectives se feront entrevoir et que des fonctions essentielles telles que s'habiller, manger ou dormir prendront une autre dimension, bien plus profonde.
Il ne s'agit pas d'atteindre la perfection mais une vie plus riche. L'abondance n'apporte ni la grâce ni l'élégance. Elle détruit l'âme et emprisonne.
La simplicité, elle, résout beaucoup de problèmes.
La plupart d'entre nous voyagent dans la vie avec un bagage important, parfois excessif. Ne devrions-nous pas par commencer à réfléchir et à nous demander pourquoi nous sommes tant attachés aux choses ?
Nombreux sont ceux pour qui les richesses matérielles représente le reflet de leur vie, une preuve qu'ils existent. Ils associent consciemment ou non leur identité et l'image qu'ils ont d'eux-mêmes à ce qu'ils possèdent. Plus ils ont, plus ils se sentent sécurisés, accomplis. Tout devient objet de convoitise : les biens matériels, les bonnes affaires, les œuvres d'art, les connaissances, les idées, les amis, les amants, les voyages, un dieu et même l'égo.
Changer veut dire vivre. Nous sommes des contenants, non des contenus. Se défaire de ses possessions peut aider à devenir celui ou celle que nous aurions aimé être.
Enrichissez plutôt votre corps de sensations, votre cœur d'impulsions et votre esprit de principes que votre vie d'objets.
La seule façon de ne pas être possédé est incontestablement de ne rien ( ou presque rien ) posséder, et surtout de désirer le moins possible. Les accumulations sont un fardeau. La multiplicité et la fragmentation aussi.
Dominique Loreau, l'art de la simplicité
Bambouseraie de Prafrance à Anduze
" Un homme est riche des choses dont il peut se passer. "
David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois )
" J'avais fait de la simplicité le principe unificateur de mon existence. J'étais déterminé à ne garder que des choses réduites aux bases essentielles. Quelque part, dans cette formule ascétique et spartiate, se trouvait une bénédiction et j"allais méditer sur le sujet jusqu'à ce que cette bénédiction soit mienne. "
Milan Kundera, l'insoutenable légèreté de l'être