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19 avril 2010

Les Enfants de Dieu, une Famille sous l'emprise du diable.

En janvier 2005, notre sœur est morte d'overdose. Elle avait 23 ans. Le choc de sa mort nous a profondément affectées, bien que nous comprenions parfaitement quelle douleur et quel désespoir avaient pu l'amener jusque-là. Chacune d'entre nous s'est battue contre des souvenirs douloureux d'abandon, de négligence et d'abus en tout genre. En effet, nous sommes nées et avons été élevées sous l'influence pernicieuse d'un culte religieux, les Enfants de Dieu.

Nous avons été systématiquement abusées, physiquement, mentalement, émotionnellement et sexuellement, et ce, dès notre plus jeune âge. Nous avons été séparées les unes des autres, ainsi que de nos parents, et avons été élevées en communauté au sein de cette organisation, qu'on appelait la " Famille ".

Contrairement à nos parents, qui avaient tiré un trait sur leur anciennes vies, nous n'avons jamais eu la liberté de choisir le chemin que devaient prendre nos existences. Mises à l'écart de la société, nous étions contrôlées par la peur -la peur du gouvernement, de la police, des médecins et des travailleurs sociaux, et celle, plus grande encore, de la colère de Dieu si nous quittions un jour le giron de la Famille.

Notre enfance a été dominée par un homme : David Berg, un homme que nous n'avons jamais rencontré, mais qui, tel un fantôme invisible, nous accompagnait à longuer de temps. Il était la force perverse et manipulatrice derrière les Enfants de Dieu. David Berg s'arrogeait le rôle d'une figure parentale bienveillante et nous appelait, nous ses adeptes, les " Enfants de David ". Il s'autoproclamait le successeur du roi David et du prophète Moïse et se faisait appeler Moïse David, ou Mo pour faire court. On apprenait aux enfants à l'appeler " Grand-père ". Il était le chef de notre famille, notre prophète, notre leader, notre " lumière au milieu des ténèbres ". Il dictait les règles que nous devions suivre. Nous connaissions chaque détail de sa vie, ses rêves, ce qu'il aimait ou détestait, les femmes qui partageait son lit ou les enfants dont il abusait. Dès notre plus jeune âge, nous avons appris sa Parole par cœur et nos journées étaient consacrées à l'étude de ses écrits, qu'on appelait les Lettres de Mo. " Le moment de la parole " qui était consacré à la lecture de ces lettres et à l'étude de la bible, occupait une grande partie de notre quotidien. Il serait difficile, voire impossible, de raconter nos vies sans reconnaître l'influence dominatrice qu'avait David Berg sur elles.

Dès la naissance nous avons été conditionnées pour suivre les règles du culte et pour y obéir. Nous n'avions pas le choix et ne connaissions rien d'autre. Nous n'avons jamais entendu notre père exprimer une opinion qui soit la sienne. C'était toujours : " Grand-père a dit ". Si nous étions punies, c'était parce que nous avions désobéi aux règles de Mo ; au contraire, si nous étions récompensées, c'était parce que nous étions des adeptes fidèles.

Berg nous a appris que le contrôle des naissances était un acte de rébellion envers Dieu : de fait, en quelques années, des milliers d'enfants sont nés au sein du groupe. Berg s'en enorgueillissait, affirmant que nous étions " l'espoir du futur " une deuxième génération pure, non corrompue par le monde extérieur. On nous apprenait qu'être nés dans la Famille était le plus grand privilège qui soit, que nous étions libérés des chaînes du " Système ", comme on appelait le monde extérieur. C'était notre destiné de devenir des soldats de Dieu de la Fin des temps et de sacrifier nos vies à notre cause. Berg prédisait que la fin du monde aurait lieu en 1993, et que nous deviendrions alors les dirigeants du Nouveau Millenium. Comme nos vies terrestres devaient être de courte durée, nous n'avons jamais été autorisées à n'être que de simples enfants. Notre individualité était niée : nous n'étions que de vulgaires jouets, utilisés pour servir les intérêts collectifs du groupe.

La croyance qui nous a le plus fait souffrir était la " Loi d'Amour " promulguée par Berg. Dieu était l'amour, et l'amour revenait au sexe. Partager nos corps avec les autres était considéré comme la plus haute expression de l'amour. L'âge ne constituait en rien une barrière dans la Loi d'Amour de Berg, et les enfants de la Famille devaient prendre part à sa philosophie perverse et pédophile. Ses propres enfants et petits-enfants ont soufferts de ses prédilections incestueuses.

Dans ce livre, nous décrivons le voyage émotionnel que nous avons entrepris nos plus jeunes années, jusqu'à notre adolescence, lorsque nous nous sommes battues pour nous libérer, comme des papillons pris au piège d'une toile d'araignée. Il y est question de ténèbres et de lumière, d'emprisonnement de l'esprit, de rédemption et de liberté. Nous avons survécues, mais pour beaucoup, cela n'a pas été le cas. Des milliers d'enfants de la seconde génération de la Famille ont dû faire face aux conséquences dévastatrices de la foi aveugle de leur parents en un leader qui se disait être la voix de Dieu sur terre. Ceux qui ont eu le courage de parler franchement de leurs souffrances ont été diffamés et calomniés par leurs anciens bourreaux. Nous espéront qu'en racontant notre histoire, nous entendront s'élever la voix des enfants qu'ils essaient toujours aujourd'hui de réduire au silence.

Kristina Jones, 31 ans, s'est enfuie de la secte avec sa mère quand elle avait 12 ans. Elle travaille à la Safe Passage Fondation, une organisation qui vise à protéger l'enfance en faisant respecter la Charte des droits de l'enfant.
Juliana Buhring, 26 ans, a retrouvé la liberté en 2004 et est actuellement étudiante en philosophie et en psychologie.
Celeste Jones, 32 ans, a quitté les Enfants de Dieu en 2001. Elle est travailleuse familiale et étudie la psychologie.

Ensemble les trois sœurs ont créé l'association " Rise International " qui vise à protéger les enfants de toute forme d'abus au sein de cultes isolés et / ou extrémistes.

Ne perds jamais tes rêves de vue. Car ne pas avoir de rêves, c'est ne pas avoir d'espoir et ne pas avoir d'espoir, c'est ne pas avoir de but.

Le " pont du diable " à Thuets, magnifique lieu de baignade en Ardèche.

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